La supercherie de l’équitation éthologique

Derrière ce titre volontairement provocateur « La supercherie de l’équitation éthologique », se cache une réalité : les outils et techniques de l’équitation éthologique ne garantissent pas, seuls, la résolution des difficultés rencontrées avec les chevaux et leur éducation.

Background équestre identique, résultats très différents

Imaginez un cheval en liberté en rond de longe, et l’exercice suivant : mettre le cheval en mouvement, transition d’allure montante puis descendante, demi-tour, transition d’allure montante puis descendante, arrêt, jeu du leader (faire en sorte que le cheval vous suive naturellement), le tout sans chambrière ni longe ni contact, durée 10 à 15 minutes :

• Le premier participant n’arrive pas du tout à faire bouger le cheval. Ce participant s’impatiente, n’est pas attentif à « ce que lui dit le cheval »,…
• Le deuxième participant, avec le même cheval, réussit facilement l’exercice dans les mêmes conditions.

Pourtant, ils ont le même background équestre, ils suivent le même stage, ils disposent des mêmes informations,… Alors que s’est-il passé d’après vous ? Pourquoi, avec le même cheval, l’un ne peut rien faire sans plaisir partagé, l’autre obtient ce qu’il veut du cheval ?

Imaginez la suite à cheval : l’un sort en extérieur sans difficulté avec un cheval calme, l’autre se contente de la carrière ou du manège sinon le cheval est stressé, l’un monte de façon très décontractée l’autre ne peut pas se passer de moyens coercitifs pour réussir à contrôler le cheval …

La réalité

Le cheval dans la nature sait tout faire : avancer, reculer, pas de côté, se cabrer, de coucher, …

Le cheval est une proie dont l’enjeu majeur est la survie. Il n’accorde sa confiance qu’à celles et ceux qui le méritent. C’est à dire celles et ceux qui n’agissent pas en prédateur, qui sont congruents, qui ont confiance en eux, qui communique clairement, qui gèrent bien leurs émotions,…

C’est ce que j’appelle le savoir-être, qui conditionne 70% de la réussite. Le reste – les 30% d’outils techniques – sont nécessaires mais ne garantissent pas la réussite.

Autres aspects:

• De nombreux cavaliers sont en proie avec l’anthropomorphisme, une absence de conscience, une méconnaissance de la nature et du comportement du cheval.
• Ils ne savent pas, par exemple, que le cortex frontal du cheval est quasiment inexistant, ils ne peuvent donc pas vraiment comprendre les mécanismes d’apprentissage du cheval (approche scientifique), ils ne savent pas que le timing est essentiel et ne réussissent pas à l’appliquer,…

Rééducation du cavalier, développement du savoir-être cavalier

Alors voilà pourquoi je parle de « La supercherie de l’équitation éthologique » : faire croire qu’en apprenant seulement des techniques, la relation de complicité avec le cheval est gagnée et les problèmes résolus.

Avec un cheval à difficulté ou en cours d’éducation, il est facile pour le cavalier de se déresponsabiliser en accusant le cheval de ne pas être éduqué ou de n’en faire qu’à sa tête. En réalité c’est plutôt le cavalier qui manque d’éducation dans la connaissance du cheval et de soi-même. Etre connecté avec son cheval nécessite d’être déjà d’être connecté à soi-même.

Ce n’est pas la faute de ces cavaliers, le système d’enseignement de l’équitation classique ne leur apprend pas vraiment. Ainsi, sans le savoir, le cavalier fait souvent empirer les choses, puis utilise des moyens coercitifs (punitions, enrênements,…), et c’est le cercle vicieux qui s’installe.

Développer une relation de complicité avec le cheval, résoudre les difficultés avec son cheval, c’est tout d’abord une question de travail sur soi, des prises de conscience comme par exemple se débarrasser de notre anthropomorphisme et de nos réflexes d’humains pas adaptés au cheval, développer notre empathie pour se mettre à la place du cheval, une compétence qui est au coeur de l’intelligence émotionnelle,…

Comment être ferme (si c’est nécessaire) si vous ne savez pas vous affirmer dans la bienveillance (assertivité) ? Comment être dans le timing si vous ne développez pas une qualité d’observation et d’écoute ?

Si vous montez à cheval, si vous avez acheté un cheval et que vous souhaitez vivre des moments de plaisir partagés et en sécurité, oui les outils de l’approche éthologique sont utiles, mais vous avez compris qu’ils sont insuffisants.

Ce travail sur soi n’est que rarement abordé dans les formations en équitation éthologique. C’est la valeur ajoutée que j’apporte dans mes formations en éducation du cheval ET du cavalier, en complémentarité des aspects purement techniques que j’enseigne.

Je suis spécialiste de l’éducation du cheval, j’ai complété ma formation au fil du temps : je suis ainsi coach professionnel certifié, equicoach, sophrologue, relaxologue. Je suis donc passé d’éducateur du cheval à coach d’hommes et de femmes (avec ou sans chevaux), et j’ai créé une activité d’accompagnement assisté par le cheval, appelée aussi equicoaching ou horse coaching.

Pour conclure, l’apprentissage de techniques éthologiques est nécessaire, mais c’est surtout du travail sur soi qui permet aux cavaliers et cavalières de développer une relation de complicité avec leur cheval et de résoudre les difficultés courantes. Dans l’exemple du début d’article, la personne qui n’obtenait rien du cheval a réussi facilement en travaillant sur elle.

Si vous souhaitez travailler à la fois la technique ET votre savoir-être, je vous attends, contactez-moi !

Bien amicalement,
Bernard Lamonnier

Education du cheval et du cavalier
Comment développer votre savoir-être avec le cheval
Préparation mentale du cavalier

P.S.: J’accompagne depuis 2010 des cavaliers rencontrant des difficultés avec leur cheval. J’avais rédigé un article sur ce thème il y a quelques années (article disponible ici Equitation éthologique: quelques mythes), et il me semble toujours d’actualité.