Complicité avec son cheval : les 4 étapes d’apprentissage

Il y a quelque temps, je démarrais une série de séances d’éducation du cheval et du cavalier, pour une cavalière qui, comme la plupart des personnes qui me sollicitent, était confrontée à la difficulté d’établir une relation de complicité avec le cheval, ici sa jument de 5 ans.

Plus précisément, j’ai fait la connaissance d’une jument qui était effrayée par beaucoup de choses, qui était peu attentive, très réactive, pas toujours respectueuse, beaucoup d’énergie, tendance à se cabrer.

Comme dans la plupart de mes interventions, le cheval n’a jamais le même comportement avec moi qu’avec mon client. J’ai souvent entendu dire « avec moi ça ne marche pas », « je ne l’ai jamais vu faire ça si facilement », … Je ne vous dis pas cela pour me vanter, mais cette situation résulte simplement de trois points :

  • Ma connaissance de la nature du cheval
  • Un travail sur moi
  • Des heures passées aux côtés des chevaux

L’une des problématiques courantes – certains cavaliers à l’ego dimensionné ne veulent pas l’admettre -, est essentiellement lié au comportement du cavalier lui-même. En effet, le cheval sait tout faire : avancer, reculer, faire des pas de côté, se cabrer, se rouler, … Mais il ne le fait pas toujours dès que l’humain s’en mêle. Trouvez l’erreur…

Comme vous le savez sûrement, l’humain et le cheval ne sont pas câblés de la même façon, et vouloir aborder le cheval en le considérant comme un humain, est voué à l’échec. Pour éviter l’échec, la compréhension de la nature du cheval est indispensable, et une remise en question personnelle est nécessaire.

Mais revenons à la séance de ce matin. La cavalière a pris conscience, depuis quelques temps, qu’elle transmettait sa nervosité à sa jument (et un cheval qui est stressé perd ses capacités d’apprentissage). Quelques explications sur le processus du stress et ses impacts (chez l’humain comme chez le cheval), ainsi que des exercices de cohérence cardiaque, lui ont permis d’aborder plus sereinement sa jument, qui s’est petit à petit posée.

Nous abordions ce matin, après une révision d’exercices de base indispensables, un exercice consistant à faire bouger les épaules du cheval (idéalement en pivotant sur ses postérieurs), puis un deuxième consistant à envoyer le cheval sur un cercle. Exercice basique à priori, mais pas toujours facile pour un jeune cheval.

Cet exercice a été difficile pour la cavalière, « facile » pour moi. La encore je ne cherche pas à me vanter, ceci montre simplement, qu’au delà des aspects techniques, la réussite est liée au savoir-être humain.

Pour cette cavalière, dont les prises de conscience se font et qui a bien progressé depuis le début des séances, il reste à perfectionner les points suivants (et ceci est valable pour tous les cavaliers) :

  • Etre présent avec le cheval et être ancré
  • Savoir ce que l’on cherche à faire, autrement dit avoir l’objectif en tête
  • Visualiser l’exercice réussi
  • Prendre son temps

le tout sans oublier de respirer !

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Evidemment, ce n’est pas facile pour l’humain au début, qui fait surtout marcher son cerveau cognitif et enlève de la présence… Mais cela viendra, sachant que nous passons tous par 4 phases d’apprentissage, durant lesquelles nous traversons des niveaux de conscience de soi :

1. Au départ nous sommes Inconsciemment Incompétent
C’est à dire que nous ne savons même pas que nous sommes incompétent.

2. Consciemment Incompétent
Puis nous prenons conscience que nous ne savons pas, ce qui nous permet de chercher à développer nos compétences, notre savoir-faire et notre savoir-être.

3. Consciemment Compétent
Avec le temps, après avoir développé les compétences qui nous manquaient, nous devenons conscients de nos compétences, nous savons comment faire. Cela nous demande encore quelques efforts et/ou une réflexion pour mener à bien une tâche.

4. Inconsciemment Compétent
Nous devenons ensuite inconsciemment compétent, c’est à dire que nous réalisons la tâche de façon automatique, sans réfléchir, sans effort particulier.

En tant que cavalier souhaitant développer une relation de complicité avec le cheval, cette notion est importante à comprendre : seules les prises de conscience qui se réalisent dans votre conscience, vous permettent de progresser.

Pour cela, il faut pratiquer avec votre cheval, et peut-être vous faire aider par une personne ayant une double compétence : connaissance de la nature du cheval et coach certifié, sans compter une expérience pratique avec chevaux et cavaliers. C’est une garantie d’un accompagnement efficace, qui vous évite de faire des erreurs et qui vous permet de progresser plus rapidement avec votre cheval.

Bien amicalement,
Bernard lamonnier
www.education-du-cheval.com

2 Commentaires

    • Gerondeau sur 18 février 2019 à 14 h 10 min
    • Répondre

    Bonjour. La distance ne me permet pas d’avoir accès à vos compétences conscientes et inconscientes 😉 . Je lis de temps en temps vos articles qui donnent quelques rappels de principe. Intéressants mais nous laissent, nous cavaliers, consciemment incompétents et désespérément conscients, sur notre faim. Ce qui augmente notre désespoir. Quand je suis face à mes deux juments. L’une et l’autre le savent. Elles sont conscientes de mes doutes et je ne m’en cache pas. J’abats la carte de la sincérité. Les yeux dans les yeux, je leur dis : « Et maintenant qu’est ce qu’on fait ? ». Le plus souvent, elles me disent : « Laisse nous tranquilles. On est très bien là au soleil sur 6 hectares à tourner les sabots. Cela nous convient parfaitement. Le soir quand il fait froid et humide, rentre-nous au box avec suffisamment de bon foin, bio surtout, hein ? Et surtout, surtout, le lendemain n’oublie pas de nous sortir assez vite avec un seau de granulés de préférence. De temps en temps, tu nous promènes toutes les deux en même temps, pas une à la fois. On veut bien pas trop souvent se séparer et pas trop longtemps. Mais c’est moi la première. Je suis la chouchoute, n’est ce pas ? La carrière, tourner en rond, ça va 5 minutes. Essaie tu vas voir comme c’est barbant. Sauter, pourquoi pas ? Mais on t’a déjà montré qu’on savait le faire. On veut bien te faire plaisir. Car tu as l’air d’y tenir. Mais on se demande entre nous ce que cela peut te faire de marcher cool à côté de ces trucs quand tu n’es pas obligée de passer par dessus. L’économie d’énergie, tu connais ? le bon sens , n’en parlons pas. Les humains, vous faites de ces trucs, incompréhensibles. Quand tu nous obliges de rester devant un machin bruyant et énorme qui pousse la neige sur la route. ça fait hyper peur. Tu nous parles, nous caresses, mais qu’est ce que tu peux faire pour nous face ce monstre démesuré et puissant ? D’autres fois, un truc volant tournoyant plus gros qu’un aigle au dessus de nos têtes. On a envie de fuir et toi tu nous tiens fermement, tu nous forces à regarder cette bête atterrir. D’accord, elle ne nous a pas mangées. Mais à quoi ça sert tout ça ? Pourquoi aller chercher toute cette peur ? Malgré tout cela, on t’aime bien quand même. On est attachées à toi. Car sans toi, qu’est ce qu’on serait devenues ? L’une et l’autre dans les croquettes pour ta bestiole toute noire, méchante et jalouse de nous. Même si on joue de temps en temps avec elle. Elle n’ose plus sortir ses griffes depuis que j’ai menacé de lui marcher dessus. Bon on l’aime bien quand même. Au fait, est ce que tu as des croutons cette fois-ci dans une de tes poches ? » Voilà très clairement j’entends tout cela. Et pas qu’une fois. Quasiment tous jours, deux fois par jour. Ce qui explique que je ne fais presque plus rien avec elles. Juste les sortir en laisse quand j’ai le temps. Une à la fois. Pour bien prendre mon temps avec chacune. Et je ne cède pas aux caprices. Par contre avec l’une d’elle, il y a comme une tension latente. Qui monte qui monte jusqu’à la faire sursauter pour un « rien ». Et ça il faut que je trouve la cause. Elle n’est pas comme ça avec mon mari, qui ne connait rien aux chevaux à part les nourrir quand je ne suis pas là, c’est à dire très rarement. Avec lui elle est tranquille, fait ce qu’elle veut (s’arrêter pour brouter, aller voir d’autres chevaux, tirer sur la longe …) et curieusement n’a jamais peur, ne sursaute pas, ne ronfle pas, vraiment cool. J’en déduis que je lui mets malgré moi trop de pression, même si j’ai l’impression de ne rien lui demander de particulier. mais avec moi, elle ne broute pas quand elle veut, elle doit marcher légèrement derrière moi et à ma droite, la longe jamais tendue etc … Qu’est ce que vous pensez de tout ça ?

    1. Bonjour,

      Les chevaux n’ont pas le même cerveaux que l’Homme, en particulier ils possèdent quasiment pas de neo-cortex.

      Cela signifie qu’ils sont incapable d’établir des stratégies diaboliques, comme l’Homme sait le faire parfois, que leur temps est le temps présent, alors que l’Homme sait naviguer dans le passé et dans le futur.

      Le cheval n’a pas la notion de bien ou de mal.

      Tout cela pour dire qu’il ne faut pas avoir de réaction anthropomorphique, bien connaître la nature du cheval pour développer une relation de complicité, et développer son savoir-être.

      Comme vous l’écrivez, vos juments ont conscience de vos doutes. Le travail commence sur vous, sur votre confiance en soi, sur la gestion de vos émotions,… Une fois que vous aurez avancé sur ces points, vous pourrez allez plus loin avec vos juments et développer cette relation de complicité que les cavaliers recherchent.

      Bien amicalement,
      Bernard Lamonnier

      Education du cheval et du cavalier
      http://education-du-cheval.com
      Equicoaching
      http://coaching-par-le-cheval.com
      Devenir equicoach
      http://coaching-par-le-cheval.com/devenir-equicoach.html

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